Journée mondiale du droit à l'avortement

Chaque année, le 28 septembre, le monde célèbre la Journée mondiale du droit à l’avortement.
Alors que la liberté des femmes à disposer librement de leurs corps est menacée partout dans le monde, la France a réaffirmé par la loi du 8 mars 2024 la nécessité de la défendre en inscrivant dans sa Constitution « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ».
Cet événement est l'occasion de rappeler que l'accès à l'avortement est non seulement une question de santé publique, mais aussi un droit fondamental des femmes à disposer librement de
leur corps. Cette journée met en lumière les défis, les progrès, mais aussi les reculs dans la reconnaissance de ce droit, qui reste l’un des plus débattus et des plus controversés dans de nombreuses sociétés à travers le monde.
Un droit en constante évolution
Le droit à l’avortement est loin d'être acquis partout. Si plusieurs pays ont fait des avancées notables, offrant un cadre légal et sécurisé aux femmes qui souhaitent interrompre une grossesse, d’autres continuent de restreindre sévèrement, voire d’interdire totalement, cette pratique.
Dans des pays comme la France, où l’avortement a été légalisé en 1975 grâce à la loi Veil, des améliorations ont été apportées pour garantir un meilleur accès. En 2022, par exemple, la durée légale pour recourir à une interruption volontaire de grossesse (IVG) a été étendue à 14 semaines de grossesse. Toutefois, même dans les pays où l’avortement est légal, des obstacles subsistent : manque de moyens, de personnel médical formé, pression sociale et stigmatisation.
Ailleurs, la situation est bien plus dramatique. Dans certains États des États-Unis, notamment après la décision de la Cour suprême en 2022 d’annuler l’arrêt historique Roe v. Wade, de nombreux États ont adopté des lois extrêmement restrictives, menaçant la santé et la liberté des femmes. En Pologne, l'une des législations les plus restrictives d'Europe, l'accès à l'avortement n'est permis qu'en cas de viol, d'inceste, ou lorsque la vie de la mère est en danger, excluant les malformations graves du fœtus.
Une question de santé publique
Au-delà du débat idéologique, le droit à l’avortement est une question de santé publique. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 25 millions d’avortements à risque sont pratiqués chaque année dans le monde. Ces procédures non sécurisées, souvent effectuées dans des conditions précaires, représentent l'une des principales causes de décès et de complications graves chez les femmes.
L'accès à un avortement sûr et légal réduit drastiquement ces risques et améliore la santé des femmes dans leur ensemble. De plus, il permet de lutter contre les inégalités sociales, car ce sont souvent les femmes les plus vulnérables, celles qui n'ont pas les moyens de voyager ou de recourir à des soins privés, qui sont les premières à souffrir des restrictions.
Un combat pour l’autonomie des femmes
Le droit à l'avortement ne concerne pas seulement la santé des femmes, il touche à un principe fondamental : l'autonomie corporelle. Permettre à une femme de décider si elle veut ou non mener une grossesse à terme, c’est lui donner le contrôle sur son avenir, sa carrière, sa santé mentale et physique.
Les défis à venir
Si la Journée mondiale du droit à l’avortement permet de célébrer les progrès accomplis, elle sert aussi à rappeler que le combat est loin d’être terminé. La montée des mouvements conservateurs dans de nombreux pays, combinée à une régression des droits des femmes dans certains contextes politiques, met en péril des décennies de progrès. Les campagnes de désinformation, l'opposition religieuse et les pressions politiques créent un environnement hostile à l'accès à l'avortement, même là où il est légal.
Dans ce contexte, la solidarité internationale est essentielle. Les organisations féministes et de défense des droits humains doivent continuer à travailler ensemble pour protéger et étendre le droit à l’avortement, tout en luttant contre la stigmatisation et les tabous qui l'entourent.
Conclusion
La Journée mondiale du droit à l’avortement n’est pas seulement une célébration de ce qui a été accompli, c’est un rappel que ce droit reste fragile et constamment remis en question. Tant que chaque femme, quel que soit son pays, son origine ou son statut social, ne pourra pas accéder librement et en toute sécurité à un avortement, le combat pour l'égalité ne sera pas terminé.
Défendre ce droit, c’est défendre la liberté, l’égalité et la dignité de chaque femme.